Alors pourquoi ne pas assumer jusqu’à la Part Variable notre modèle coopératif ?



Les Elus SNE-CGC ont remis ce jour un avis faborable sur la situation économique et financière de la Caisse d’Epargne Ile-de-France pour l’année 2022 lors de la réunion du Comité Social et Economique. 

Cette année fut marquée par un niveau d’activité commerciale de très bonne facture et des résultats financiers historiques, malgré le contexte économique et financier inédit depuis l’été 2022.

Nous soulignons certains indicateurs les plus notables : 

  • Un Produit Net Bancaire record qui atteint 1 256 M€, 
  • Un Coefficient d’Exploitation qui se situe à son niveau le plus bas et qui s’explique par l’importante progression du PNB ainsi qu’une meilleure productivité du Réseau commercial et des fonctions Supports, 
  • Une progression significative des commissions sur tous les compartiments, 
  • Une Marge Nette d’Intérêts qui a poursuivi sa progression malgré un contexte de taux devenu défavorable sur le second semestre, 
  • Un coût du risque maitrisé et une politique de provisionnement semblant adaptée à nos risques,
  • Fait nouveau et hautement symbolique, nous percevons pour la première fois des dividendes de BPCE SA supérieurs à nos contributions,
  • Enfin, une gestion financière prudente, dont nous recueillons les fruits avec la perception de produits liés à notre stratégie de couverture (contre le risque de hausse de taux et le risque inflation).

Nous saluons par cet avis favorable, les résultats de la Caisse tant au niveau du développement de son fonds de commerce sur les différents marchés, que sa bonne maîtrise des risques et la qualité de sa gestion financière « prudente » dans un contexte économique perturbé. 

Mais, ce niveau de résultat n’aurait jamais pu être atteint, sans l’engagement et l’implication de l’ensemble des salariés, nous souhaitons une nouvelle fois les féliciter ! 

La situation actuelle de hausse des taux impactera fortement la MNI sur l’exercice 2023 qui verra les revenus de la CEIDF baisser avec un important effet ciseau. En effet, le renchérissement du coût de nos ressources est pratiquement immédiat et très impacté par le poids des livrets réglementés dans notre bilan, alors que le taux moyen de rendement des crédits à taux fixe ne remontera, quant à lui, que progressivement.

Les résultats 2023 voire 2024 seront, par conséquent, nettement diminués entraînant mécaniquement une baisse des revenus de l’ensemble des salariés, le niveau de l’intéressement étant directement corrélé à celui du résultat net.

Cette baisse prévisible de l’intéressement servi, au titre des exercices 2023 voire 2024, interroge d’autant plus qu’il a été mis en évidence que l’évolution de la rémunération variable depuis 2016 a été assez erratique, et surtout soutenue par des mesures exceptionnelles de type PEPA ou PPV. Aussi, au titre de 2023, les salariés devraient subir une perte de leur niveau d’intéressement et de rémunération variable.

Au-delà des aspects purement quantitatifs, cela nous amène à nous interroger sur la nature du système de rémunération variable en vigueur : en effet, les indicateurs sociaux de l’entreprise restent dégradés, avec des niveaux de démissions et un absentéisme toujours très élevé, faisant grimper le turnover à des niveaux inédits. Or, bonnes performances commerciales et stabilisation des collectifs de travail nous semblent indissociables pour l’avenir.

Le SNE-CGC soutient que le système de Rémunération Variable, pensé initialement pour récompenser la performance commerciale, devient obsolète et contradictoire par rapport à un discours qui prône davantage de conseils et de satisfaction client pour un développement durable du fonds de commerce.

Nous souhaitons donc l’ouverture d’une négociation sur la Part Variable, car cette dernière ne donne plus satisfaction. Elle stagne dans une année où les résultats commerciaux sont records !

D’autres modèles existent, notamment au Crédit Agricole ou au Crédit Mutuel, mais aussi dans le groupe BPCE, où tout ou partie de la Part Variable est figée dans le salaire. Ce nouveau paradigme aurait la vertu de doper le pouvoir d’achat des salariés sans impacter les comptes de notre établissement. Par ailleurs, il permettrait d’accroitre aussi sensiblement leur satisfaction, conserver nos talents et faciliter les recrutements.