Ce projet s’inscrit dans la nouvelle stratégie de croissance et d’investissement que souhaite mener le Groupe BPCE.
Ce dernier, selon son Président du Directoire qui l’a rappelé lors de la présentation du Comité Stratégique « Vision 2030 », affiche une rentabilité moindre que celle de ses concurrents qui ont pu atténuer l’impact de la courbe des taux sur le PNB par la diversification de leurs modèles (SECAFI, source du dernier rapport d’analyse sur la situation économique et financière au 31/12/2023).
BPCE enregistre une baisse de son dernier Résultat Net, à contre-courant de ses concurrents français, en raison de revenus moins diversifiés.
Malgré le fait que le Groupe vient d’être upgradé par Standard and Poor’s, ce qui démontre sa solidité financière, le PNB du Groupe est affecté par la dégradation des revenus des réseaux Banque BDD. L’acquisition de SGEF (Société Générale Equipment Finance) marque donc une première étape de diversification de ses revenus, avec, dans le même temps, l’ambition de devenir le banquier d’un français sur 4 !
L’augmentation de capital demandée par BPCE est de 4 milliards d’euros dont 1,3 pour le dossier SGEF. Pour rappel, SGEF est implantée dans 16 pays, en majorité en Europe, et a développé une expertise dans 4 grands secteurs d’activité :
- Transport,
- Equipements Industriels,
- Technologies,
- Médical et Environnemental.
Le modèle de distribution repose, pour une large part, sur les partenariats avec des fournisseurs (environ 500).
Cette opération présente une opportunité de croissance pour BPCE Lease mais soulève des interrogations et des points d’attentions du côté BPCE et du côté de la CEIDF.
SGEF afficherait un résultat net, dans les comptes de Société Générale, à hauteur de 37,5 M€ contre 68,0 M€ en 2022 soit - 45,6%.
Les dividendes de 40% annoncés par BPCE SA seraient donc aléatoires !
Jusqu’ici le Groupe n’a pas forcément toujours démontré une excellente capacité à gérer ses opérations de croissance externe (ONEY BANK, FIDOR, H2O…).
Le projet d’ensemble est de 4 MDS : l’affectation de l’enveloppe restante, après le dossier de SGEF, reste trop imprécise pour se forger un avis éclairé et motivé. Ce droit de tirage s’échelonnera jusqu’en 2026.
On est en droit de se demander comment justifier une procédure de consultation des CSE sur un projet aussi vague !
Cela revient à autoriser un droit de tirage à hauteur de 4 milliards, sans avoir une vision précise de l’ensemble des investissements.
Le SNE-CGC considère qu’une opération financière d’une telle ampleur demande l’aide d’un expert.